Menu
Libération
Entretien

Camille Etienne et Théodore Tallent : «Le backlash écologique est largement surestimé»

Article réservé aux abonnés
Alors qu’aux Etats-Unis et en Europe se multiplient les appels à revenir aux énergies fossiles et à abandonner la transition énergétique, le chercheur et la militante considèrent que ce retour en arrière venu de l’extrême droite ne fait pas l’unanimité. Pour eux, la société civile doit faire corps sur des sujets rassembleurs en matière d’écologie.
Lors du rassemblement Ensemble contre Trump, organisé par Socialist Workers Party (SWP) et Stand Up to Racism (SUTR), face à Downing Street, à Londres, le 20 janvier 2025. (Joao Daniel Pereira/SIPA)
publié le 23 mars 2025 à 16h39

Assiste-t-on aux dernières heures de la transition écologique ? Entre les géants pétroliers Shell et BP, qui coupent dans leur budget d’énergie renouvelable pour augmenter leurs investissements dans les fossiles, l’Union européenne qui rogne sur le Green Deal et se lance dans une course à l’armement, et le responsable américain à l’Energie Chris Wright qui assure que le monde a plus que jamais besoin d’énergies fossiles, celles et ceux qui luttent contre la crise écologique se préparent à des temps difficiles.

Pour autant, le «backlash écologique», ce phénomène de régression sur la protection de l’environnement, n’est pas une fatalité. Les citoyens n’ont pas tourné le dos à la planète, comme le montrent les recherches de Théodore Tallent, doctorant en sciences politiques à Sciences-Po, auteur pour la Fondation Jean-Jaurès de l’étude «Backlash écologique : quel discours pour rassembler autour de la transition ?». Par ailleurs, des victoires sont encore accessibles, comme le prouve l’adoption récente de la loi visant à restreindre l’usage des Pfas, les «polluants éternels», fruit d’un long combat notamment porté par la militante Camille Etienne. Tous d’eux s’accordent à penser que le backlash n’est pas généralisé, et que l’écologie a encore son mot à dire. Rencontre.

Comment comprenez-vous le recul massif des politiques en faveur de l’écologie, de la part des entreprises comme des Etats ?

Théodore Tallent : Les deux derniers mois ont constitué un tournant.